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ECONOMIE
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L’AVENIR DU METIER
Je suis couvreur, de père en fils, depuis 6 générations. A aucun moment de ma vie je me suis posé la question de savoir si j’aurai du boulot demain. Les chantiers se succèdent sans à coup. Il faut gérer l’urgence quand il y a des coups de vent et c’est tout. Dernièrement j’ai voulu commencer à transmettre. Je n’ai jamais fait de stage ou d’apprentissage parce que mon père était là avant moi. Mais j’ai écouté ce qu’ils disaient à la Chambre de Métiers et j’ai voulu aider. Parce que les jeunes ont besoin de l’expérience des artisans pour progresser……
Je suis passé par la Compagnie (nom de la Chambre de Métiers) pour trouver un apprenti. Depuis 6 mois que ça dure j’en ai vu passé 4. Ils présentent bien, ont des bonnes notes à l’école et s’intéressent au métier. Mais malheureusement ils sont très fainéants. Incapables d’arriver à l’heure, fixés sur leur portable, partis avant l’heure. Je ne pensais pas que nos jeunes étaient tombés si bas. Ce n’est pas comme ça qu’ils vont pouvoir réussir dans le métier. 3 sur les 4 avaient les écouteurs sur les oreilles toute la journée. J’ai eu beau leur dire qu’ils n’étaient pas en vacances et que ne pas entendre est dangereux, rien à faire. Quant au boulot proprement dit ils m’ont tous dit qu’ils veulent s’installer un jour mais qu’ils n’iront pas sur les chantiers. C’est « un métier pour les immigrés de bosser sur les toits ».
J’ai arrêté les frais. Ecoeuré par la situation. Mes collègues à la Compagnie disent la même chose : il n’y a rien à en tirer. Alors le les ai pris au mot : j’ai demandé à rencontrer des immigrés inscrits dans les fichiers. Et j’ai trouvé mon bonheur : Rachid. Un jeune marocain qui a la tête sur les épaules. Ce garçon est au poil et je lui fais confiance. Puisque c’est ça l’avenir je fais avec.
Jean-
CLONES OU ENFANTS DE…
Je vais me faire détester de la France entière mais je m’en fous. Moi qui ne suis rien pour l’élite j’ai des choses à dire et je suis content de pouvoir le faire. Ce n’est pas parce que j’ai 58 ans, pas de boulot, délaissé par femme et enfants que je n’ai pas la faculté de m’exprimer. Depuis que je suis au chômage j’observe et j’observe encore. Une maladie contractée au cours de ma vie professionnelle d’analyste financier. Et je peux vous dire que ce que je vois n’est pas très beau.
Notre Société est en lambeaux ça chacun le sait. Que l’Education Nationale en soit la responsable ça aussi chacun le sait. Qu’aucune issue ne soit pour le moment envisageable ça encore c’est connu. Ce qui est moins su et donc pas débattu c’est le poids des générations sur notre faillite. En clair si nous en sommes là aujourd’hui c’est la faute aux politiques bien sûr mais c’est aussi parce que d’autres sont passés avant nous. Nous sommes tous (donc toutes aussi) enfants de…Qu’on le veuille ou non nous récupérons tous (donc toutes aussi) des gènes qui vont conduire notre vie sur terre. Contrairement à certaines croyances, d’origine politique donc partisane, ce n’est pas la Société qui oriente notre passage sur terre. Elle influence bien sûr mais les gènes prennent toujours le dessus. Tentez l’exercice : quand un tel vous paraît sortir du commun intéressez-
Jacques. Chômeur. Bordeaux.
Les agitations paysannes de ces derniers jours m’incitent à prendre le mulot pour vous livrer quelques impressions. Fils de paysan de la Mayenne j’ai choisi de ne pas rester sur l’exploitation après mes études supérieures. Je ne suis pas resté non plus dans le secteur alimentaire qui m’était destiné. Mais j’ai continué à avoir des liens avec l’agriculture. Des liens qui permettent de dire que ce qui se passe actuellement est écrit depuis longtemps.
Il faut remonter aux années 60 pour comprendre l’imbroglio actuel. De Gaulle a toujours considéré l’agriculture comme un maillon central de la renaissance française post-
L’apparition de la Grande Distribution dans les années 70 s’est faite dans l’anarchie capitalistique des Glorieuses sans concertation avec les paysans. Parce que les représentants des paysans ne se sentaient pas concernés. Cette nouvelle activité est devenue un enjeu politique plus qu’économique. On se rappelle l’argent versé par les distributeurs pour les campagnes électorales. Parallèlement le développement des exportations agro-
Quand est apparue clairement dans les années 90 l’impasse sociétale d’une agriculture asphyxiée par son propre développement, par son organisation professionnelle mafieuse et par l’indépendance de la Grande Distribution il était trop tard. La France se nourrit mal, la France renie ses paysans, à cause de 50 ans de politique politicienne aveugle et incontinente.
Bonnes vacances…
Jean. Cadre dans l’industrie. Lyon.
Alors que la France est écrasée sous sa dette publique accumulée depuis 25 ans par des responsables politiques pas responsables je viens vous parler d’un sujet dont on n’entend plus parler : les délocalisations d’entreprises. Le phénomène a maintenant 15 ans et il fait partie du paysage au même titre que la désertification des campagnes. On nous a toujours dit que c’est inéluctable et qu’il faut faire avec. Eh bien moi je ne suis pas si sûre.
Il y a 15 ans La structure des entreprises françaises était déjà en pleine transformation avec des services – départements – qui disparaissaient – paie, compta., R et D, transport,…-
15 ans plus tard on doit faire le reproche aux responsables politiques de n’avoir pas anticipé. Chacun sait qu’ils sont rarement visionnaires mais là ils ont vraiment été en dessous de tout. Leur formation fonctionnariste a joué à plein dans ce manque de lucidité. Ils continuent de nos jours à déclarer l’inéluctable et à proposer des mesurettes qui coûtent un bras et ne résolvent rien. Alors qu’au contraire le moment est judicieux pour intervenir en force. La mondialisation est ébranlée, la crise économique persiste, les modèles économiques sont en pleine révolution, les TIC sont favorables. Une situation idéale pour créer un projet économique de grande ampleur qui nous projettera dans l’avenir.
Arlette. Chef d’entreprise. Mulhouse.
RELOCALISER L’INTELLIGENCE